Graines de Paroles

Ce matin c’est mon soixantième anniversaire.

À Sherbrooke, il neige et je veux croire que c’est de la farine de manioc qui tombe du ciel. J’ai rencontré non seulement des enfants avec les yeux pleins d’étoiles, mais aussi des gens chaleureux, accueillants, joyeux et amoureux des contes. Vous avez ouverts votre porte à la petite québecoise et je suis entrée comme si on se connaissait depuis toujours. J’ai fait des rencontres inoubliables sur votre île enchantée. Je reviendrai puisque j’y ai laissé une partie de mon coeur.

Merci Valer et toute l’équipe pour ce festival magique. Et comme on dit par chez-nous: À la revoyure!

Quel bonheur d’avoir pu participer à cette 2^e édition du festival et partager le plateau avec de magnifiques conteurs et rencontrer de belles personnes !!!

Semer des Graines de Paroles aux quatre vents de la Martinique dans les oreilles des tout-petits comme des plus grands, ressentir le plaisir partagé, recevoir les sourires et s’illuminer aux yeux étoilés d’un public emporté au pays des contes. Un public martiniquais qui ne laisse aucune barrière lui empêcher de voyager dans l’imaginaire et qui se laisse emporter avec joie sur les ailes de langues et d’accents étrangers sans aucune peur ni barrière. De belles rencontres ont eu lieu avec les petits et les plus grands. Un public chaleureux et généreux… à l’image de l’association AMI et de tous ses membres, chez qui on entre comme chez nous et que l’on a du mal à quitter.

Continuons de semer ces graines de paroles chez les tout-petits… Petite graine deviendra un grand et bel arbre. Longue vie au festival !!

Le festival Graines de Parole dans sa deuxième édition est déjà abouti, accompli.
Du professionnalisme du directeur, à l’engagement indéfectible de l’équipe dans une attention de tous les instants. (…)

Le festival porte aussi la singularité culturelle de la Martinique avec des conteurs créoles parlant bien plus qu’une langue. (…)

Valer’EGOUY, programmateur, organisateur, directeur artistique du festival, a mis tout son savoir-faire et son expérience au service du festival.
Son engagement est précieux dans le monde du conte, investi à chaque instant pour répondre avec efficacité et humanité. (…)

Des crèches, des médiathèques, en matinée ou à la pleine lune, des balades contées ou dans les écoles maternelles, le long d’une plage ou en pleine forêt, en partenariat avec d’autres regroupements artistiques conte et chant, conte et théâtre ou dance ou mime, conférence pour approfondir le travail, une richesse de retour de critiques pour évoluer entre nous ou avec le public.

J’ai encore du sel dans les cheveux, une odeur de sucre et de rhum sur la peau, du soleil sur les lèvres et un camaïeu de bleus dans les yeux . Je revois les orchidées de Violaine et celles du jardin de Balata, les hibiscus aussi. Je me rappelle le parfum des nombreux fruits nouveaux, celui de la vanille et de la cannelle.

Sur mon cœur, il y a encore des traces de la gaieté de Violaine la belle, et de sa générosité maternante. J’entends encore le rire de Daniel et les conversations difficiles à suivre mais oh pleines de joie et d’humour des martiniquaises. Je revois l’élégance et la douceur de Valer, sa détermination tranquille; l’élégance de Marie-Georges aussi, son éternelle beauté et sa vivacité. Je ressens encore la gentillesse de Dominique. Je me rappelle l’humour et la fougue d’Appoline, femme sans âge, et son amour des plantes. J’ai encore en bouche le goût des plats délicieux et généreux de Mayou, sa présence réconfortante. Je porte encore sur le cœur la complicité entre Wilfried, Sabah, Claire et moi, nos perpétuels rires. Je me rappelle les dernières soirées avec toute l’équipe d’AMI et l’ambiance familiale et conviviale comme je les aime.

Je me rappellerai toujours des enfants, les plus importants, le public de ce festival, si beaux, si curieux et assoiffés d’histoires, leur candeur et leur chaleur, leur plaisir de partager un moment avec nous, étrangers.

Je reviens d’un séjour qui transforme, comme humain et comme artiste. Je ne serai plus jamais tout à fait la même. C’est ce que permet ce festival, grâce à la vision et la rigueur de Valer’EGOUY et à son équipe. Je porte maintenant un petit bout des Antilles dans mon cœur et un peu de chaleur créole sur ma langue. Grâce à vous, poètes-conteurs, amoureux de la vie et du partage, je suis, un peu plus qu’avant, une femme du monde, une conteuse sans frontière, une porteuse d’universel.